Usages du Nord dans la communication politique / Using the North in political communication

Roberto Dagnino Announcement
Location
France
Subject Fields
Colonial and Post-Colonial History / Studies, Cultural History / Studies, Environmental History / Studies, European History / Studies, Political History / Studies

APPEL À COMMUNICATION (scroll down for English)

 

Usages du Nord dans la communication politique 

Construction du Nord et du Sud à la croisée entre champ politique et culturel en Europe (XIXe – XXIe siècles)

 

Strasbourg – 31 mars et 1er avril 2022

 

Essayer de définir et de délimiter une fois pour toutes le concept de « Nord » serait bien évidemment illusoire. Cette journée d’étude, cependant, nait de la conviction qu’il soit possible et même nécessaire d’en donner une définition relationnelle, le Nord s’étant défini et continuant à se définir surtout par rapport au « Sud », non seulement dans sa connotation géographique, mais aussi dans sa dimension conceptuelle d’Autre du Nord. Cette définition relationnelle a souvent fini par devenir un topos récurrent de la construction du discours politique et propagandiste des Etats-nations modernes et contemporains à plusieurs niveaux. Ainsi pouvons-nous trouver un Nord et un Sud du monde, un Nord et un Sud de certains pays, une Europe du Nord et une Europe du Sud. Le Nord et le Sud se caractérisent ainsi par leur complémentarité, sans qu’ils deviennent pour autant équivalents. Voilà pourquoi l’imaginaire et les valeurs associés au Nord et au Sud sont rarement les mêmes, ce qui engendre une relation d’hiérarchie entre les deux, souvent (mais pas toujours) en faveur du Nord. Il s’agit ainsi de deux concepts qui vont au-delà de la pure opposition géographique et représentent au fond l’un de nombreux exemples de relations entre dominant et dominé, ce qui donne au concept de Nord et à son opposition avec le Sud une force persuasive dont beaucoup de politicien.ne.s et intellectuel.le.s ont été et demeurent bien conscient.e.s. Sans vouloir aucunement nier l’existence d’autres oppositions ancrées dans le domaine géographique et tout à fait récurrentes dans le discours politique (centre vs. périphérie, Ouest vs. Est, etc.), il est cependant inévitable de constater que celle entre Nord et Sud semble actuellement, sinon exclusive, du moins dominante (Global North vs. Global South ; Europe du Nord vs. Europe du Sud). Cependant, parvenir à tracer une ligne de frontière séparant le Nord du Sud reste une entreprise risquée qui dépendra en grande partie de pratiques discursives en évolution permanente. Comme l’a affirmé Di Carpegna Falconieri (2011), pour articuler cette relation de domination le vocabulaire utilisé fait souvent référence à un passé mythisé qui est ensuite décliné dans des oppositions variables, telles que civilisation vs. barbarie, fidèles vs. infidèles, riches vs. pauvres.

Selon Mohnike (2020), cette relation discursive du Nord se construit à partir d’unités de base, pour lesquelles cet auteur a voulu reprendre et réinterpréter l‘étiquette “mythèmes” tirée de Lévi-Strauss. Ces mythèmes, au cours de l’histoire, ont été constamment réutilisés et manipulés, suivant des adaptations et des configurations différentes selon les besoins de chaque époque, de chaque contexte national ou régional ou de chaque projet politique. Cette journée d’études a vocation à se concentrer précisément sur les dynamiques de construction discursive du Nord et du Sud et ses manipulations à des fins de construction identitaire opérées par les acteurs de la communication politique au sens large (système politique et média, dans leur interaction avec les « masses ») : hommes politiques, partis, philosophes, historien.nes, artistes, journalistes, etc. L’objectif est de repérer certaines constantes rhétoriques faisant référence aux « Nords » dans les discours politiques, et ce en Europe du Nord voire même au-delà.

La journée d’étude portera sur la période moderne et contemporaine, à partir de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Suivant la célèbre définition d’Anderson (2006, 19831), cette période est notamment celle de la construction des identités collectives et de la gestion politique visant la nationalisation des moyens d’éducation et de communication. Dit autrement, l’époque dans laquelle les destinataires de la communication politique, les masses, en deviennent eux-mêmes protagonistes. Cette formation des masses – dont l’impact rhétorique de leur prétendu « destin commun » se renforce tout spécialement à l’occasion de grandes crises sociétales, des débâcles économiques aux guerres mondiales (« la guerre du peuple », Mosse 1999) – s’est réalisée par le biais d’une multiplicité de supports visuels et textuels, voire même, ses derniers temps, numériques. Ces discours ont fourni le cadre de création, de renforcement et de modification d’identités collectives régissant les relations, entre le pouvoir et les individus et parmi les individus eux-mêmes, dans des systèmes politiques et communicatifs de masse, qu’ils soient démocratiques, illibéraux ou totalitaires.

Cette journée s’encadre dans le programme annuel des « Journées sur le Nord » résultant d’une collaboration entre la BNU et l’Université de Strasbourg (Départements d’études scandinaves et néerlandaises, Unité de Recherche 1341 Mondes germaniques et nord-européens). Voilà pourquoi la journée sera axée de premier abord sur les usages et l’autodéfinition du Nord (et par ricochet de l’Anti-Sud) dans la communication politique en aire scandinave et néerlandophone ainsi que germanique au sens plus large. Cependant, il est difficile de bien comprendre le discours politique sur le Nord dans cette aire géographique sans assumer son insertion dans et ses interactions avec le reste de l’Europe voire même le reste du monde. Bienvenue sera par conséquent toute proposition de communication explorant la définition du Nord et l’utilisation de l’opposition Nord-Sud dans la communication politique et idéologique des pays et des régions entourés par la Mer du Nord, la Mer Baltique, et l’Atlantique du Nord ainsi que dans l’Europe dans sa totalité, avec une attention spécifique pour (sans que cette liste soit pour autant exhaustive) :

    • Le Nord dans le Nord : l’autoconstruction/autodéfinition du Nord dans l’aire nordique, néerlandaise et germanique ; la dynamique Nord-Sud dans ces mêmes aires (par exemple Pays-Bas vs. Flandre/Belgique ; l’espace arctique vu comme le Nord de l’espace nordique ; le Danemark comme « Sud » de la Scandinavie ; la construction de l’imaginaire naturel lié à la Mer du Nord ou à la Mer Baltique (cfr., entre beaucoup d’autres, Leerssen 2008, Jensen 2018)
    • Le Nord et le Sud en perspective européenne ; l’utilisation des références à l’Europe du Nord, pour s’en rapprocher voire en prendre les distances, dans la communication politique d’autres pays européens (procédés de construction d’un Nord interne dans d’autres pays européen ; construction discursive de l’opposition entre Europe du Nord et du Sud, par exemple protestantisme vs. catholicisme, pays frugaux vs. pays dépensiers ; le rôle de l’opposition Nord-Sud dans les régionalismes/séparatismes, cfr. entre autres Saly et al., 1996 ; etc. etc.)
    • Le Nord du monde: la construction de l’Europe et à fortiori de l’Europe du Nord en perspective globale en relation avec les « Suds » du monde et, tout particulièrement, leurs (anciennes) colonies (mémoires de l’esclavage, auto-image et image des colonisateurs dans le Sud même ; les usages coloniaux et postcoloniaux du mythe du Nord).

Le programme de la journée d’études aura vocation à accueillir des communications adoptant une variété d’approches (psychologique, sémiologique, linguistique, descriptive, cfr. Greimas & Cortès 1977, Mancini 1981) et visant l’analyse verbale et/ou non-verbale de discours politiques ayant un but informatif, persuasif, commémoratif, électoral, etc. Particulièrement encouragées sont les propositions d’analyse de cas d’études s’appuyant sur des sources telles :

    • Les support.s qui puisse.nt révéler le procès communicatif entre politique, média, intellectuels, artistes ;
    • Les support.s de communication politique visuelle (posters, affiches électorales, utilisation des couleurs et des symboles, relation image-texte-slogan, etc.)
    • Les support.s de communication politique textuelle (presse, pamphlets, propagande écrite, littérature, égodocuments, etc.)
    • Les support.s de communication numérique, multimédiale et transmédiale (intégration de la communication politique sur des supports différents et/ou numériques).

La journée d’étude aura lieu le 31 mars et le 1 avril 2022 à Strasbourg. Les organisateurs invitent tout.e chercheur.re intéressé.e, y compris doctorants et chercheurs en début de carrière, à envoyer une proposition de communication en anglais ou en français (un résumé d’environ 250 mots et une courte biographie) avant le 21 novembre 2021. Les propositions doivent être envoyées aux organisateurs Roberto Dagnino (dagnino@unistra.fr) et Elisa Nistri (elisa_nistri@outlook.it).

Ultérieurement, les communications pourront faire l’objet d’une publication d’actes peer-reviewed dans le numéro 2023 de la revue scientifique Deshima. Arts, lettres et cultures des pays du nord (Presses Universitaires de Strasbourg).

 

Bibliographie citée.

Anderson, B., Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Verso Books, Londres, 2006 [19831].

Arndt, A. et al. (dir.), Imagologie des Nordens : Kulturelle Konstruktionen von Nördlichkeit in interdisziplinärer Perspektive. Frankfurt am Main, P. Lang, 2004.

Briens, S., « Boréalisme. Le Nord comme espace discursif », dans : Etudes Germaniques (2016), 179‑88.

Briens, S., « Boréalisme. Pour un atlas sensible du Nord », dans : Etudes Germaniques (2018), 151‑76.

Chartier, D., Bibliographie sur l’imaginaire du Nord : Arctique, hiver, Antarctique. Montréal, Imaginaire/Nord, 2007.

Di Carpegna Falconieri, T., Medioevo militante. La politica di oggi alle prese con barbari e crociati, Einaudi Editore, 2011, p. 44.

Greimas, A.J. & Courtès, J., Sémiotique: Dictionnaire raisonné de la théorie du langage. Hachette, Paris, 1979.

Hobsbawm, E., The Age of Extremes: The Short Twentieth Century, 1914–1991, Michael Joseph/Vintage, Londres/New York City, 1994.

Hormuth, D., Schmidt, M. (dir.), Norden und Nördlichkeit - Darstellung vom Eigenen und Fremden. Frankfurt am Main, P. Lang, 2010.

Jensen, L., Wij tegen het water. Een eeuwenoude strijd. Vantilt, Nijmegen, 2018.

Leerssen, J., De bronnen van het vaderland. Vantilt, Nijmegen, 2008.

Hormuth, D., Schmidt, M. (dir.), Norden und Nördlichkeit - Darstellung vom Eigenen und Fremden. Frankfurt am Main, P. Lang, 2010.

Mancini, P., Il manifesto politico: per una semiologia del consenso. Edizioni Rai, Turin, 1980.

Mohnike, Th., Beaufils, Th. (dir.), Qu’est-ce que l’Europe du Nord ? Numéro thématique de Deshima n° 10/2016. Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg.

Mohnike, Th., « Narrating the North. Towards a theory of mythemes of social knowledge in cultural circulation », dans : Deshima n° 14/2020. Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, pp. 9-36.

Mosse, G.L., De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes. Hachette, Paris, 1999.

Saly, P. et al., Nations et Nationalismes en Europe 1848-1914, Armand Colin, Paris, 1996.

 

 

 

CALL FOR PAPERS

 

Using the North in political communication

Building North and South at the crossroads of political and cultural fields in Europe (19th - 21st centuries)

 

Strasbourg – March 31st-April 1st, 2022

 

It is clearly not easy to give once and for all a definition of the concept of “North”. Since the North has defined itself and continues to define itself mostly in relation to the “South” – not only in its geographical connotation, but also in its conceptual dimension of North’s “Other” – it seems necessary to give a relational definition of both concepts. This relational definition has often ended up becoming a recurrent topos in the construction of political discourse in modern and contemporary nation-states. Hence, one can find a North and a South of the world, a North and a South of specific countries, a Northern Europe and a Southern Europe, etc. North and South, therefore, are characterized by their complementarity, without being fully equivalent. For this reason, the imagination and values associated with the North and the South are rarely the same, a discrepancy that generates a hierarchical relationship between the two, often (but not entirely) in favour of the North. These two concepts go beyond the mere geographical opposition and constitute one of the many examples of relations between a dominant and a dominated, thereby providing the concept of North and its opposition to the South with a persuasive force of which many politicians and intellectuals have been and still are well aware. Without denying the existence of other oppositions equally rooted in geography and quite present in political discourse (centre vs. periphery, West vs. East, etc.), North and South seem to play a dominant, albeit not exclusive, role in current debates (Global North vs. Global South; Northern Europe vs. Southern Europe). However, tracing a borderline to clearly separate North from South remains a sketchy endeavour mainly depending on discursive practices that incessantly evolve over time. As Di Carpegna Falconieri (2011) has argued, in order to articulate this relationship of mutual dependence and separation, a vocabulary is often used referring to a mythologized past associated with variable oppositions, such as civilization vs. barbarism, faithful vs. infidel or rich vs. poor.

According to Mohnike (2020), such a discursive relation is built upon basic semiotic units, which he defines through a reconceptualization of Lévi-Strauss’ mythèmes. More specifically, in the course of history, these mythemes have been constantly reused and manipulated and have received different adaptations and configurations according to the communicative needs of each period, national or regional context or political project. This seminar will focus on the dynamics of the discursive construction of the North and the South as well as on their manipulation by political communication actors at large, i.e. political system and media in their interaction with the "masses": politicians, parties, philosophers, historians, artists, journalists, etc. The main objective will be to identify recurrent rhetorical features referring to the “Norths” in political discourse, in Northern Europe and beyond.

Following Anderson's famous definition (2006, rev. ed.) that construction of collective national identities and massive deployment of nationalizing education and communication strategies are distinctive features of modernity, this colloquium will focus on the modern and contemporary period, from the end of the 18th century to the present day. Mass identity creation – through rhetorical insistence on a “common destiny”, especially during major societal crises, from economic downturns to world wars (“the people's war”, Mosse 1999) – has assumed over time a multiplicity of forms in visual, textual and, in recent times, digital media. These various appearances of what we define here as “political discourse” (or, if one prefers, “discourses on politics”) have provided a framework for the creation, reinforcement and modification of collective identities, thereby influencing (or aiming at influencing) relations both between power and individuals and among individuals themselves in mass political systems, whether democratic, illiberal or totalitarian. 

This seminar is part of the annual program of the Journées sur le Nord, a collaboration between the National University Library (BNU) and the University of Strasbourg (Departments of Scandinavian and Dutch Studies, Research Unit 1341 - Germanic and North European Worlds). For this reason, the study days will focus primarily on the uses and self-definition of the North (possibly as an Anti-South) in political communication in the Scandinavian and Dutch-speaking area as well as in the broader Germanic area. However, it should be clear that it is virtually impossible to understand the political discourse on the North in this geographical area without assuming its insertion and interaction within a broader European and global context.

We will, therefore, particularly welcome proposals for papers exploring the (self-)definition of the North and the use of the North-South opposition in political and ideological communication in the countries and regions around the North Sea, the Baltic Sea and the North Atlantic as well as in Europe at large, focussing more specifically (but not exclusively) on the following aspects:

    • The North within the North: the self-building/self-definition of the North in the Nordic, Dutch and Germanic area; the North-South dynamics in these same areas (e.g. Netherlands vs. Flanders/Belgium; the Arctic space as the North of Nordic countries; Denmark as the "South" of Scandinavia; the construction of the natural imaginary related to the North Sea or the Baltic Sea: see, among many others, Leerssen 2008, Jensen 2018)
    • The North and the South in European perspective; the use of references to Northern Europe, in order to stress similarities or to distance oneself, in the political communication of other European countries (processes of building an internal North in other European countries; the discursive construction of the oppositions between Northern and Southern Europe, e.g. Protestantism vs. Catholicism, frugal vs. spendthrift countries; the role of North-South oppositions in regionalisms/separatisms: see, among others, Saly et al. 1996).
    • The global North: the construction of Europe and especially of Northern Europe in a global perspective in relation to the South of the world and especially the (former) colonies (memory of slavery, self-image and image of the colonizers in the South itself); colonial and postcolonial uses of the myth of the North.

Ideally, the colloquium programme will reflect a multiplicity of approaches (psychological, semiotic, linguistic, descriptive, see Mancini 1981, Greimas & Cortès 1977) aiming at the verbal and non-verbal analysis of informative, persuasive, commemorative or electoral political discourses. Most welcome will, therefore, be papers presenting case studies on sources such as: 

    • Support(s) that can show the communicative interaction between politics, media, intellectuals and artists;
    • Visual political communication (posters, electoral posters, use of colours and symbols, image-text-slogan relation, etc.);
    • Textual political communication (press, pamphlets, written propaganda, literature, egodocuments, etc.);
    • Digital, multimedia and transmedia communication (integration of political communication in digital media and in more than one medium at once).

The colloquium will take place on March 31st and April 1st, 2022 at the National University Library (BNU) in Strasbourg. All interested specialists, included early-career researchers, are encouraged to send in paper proposals in English or French (a 250-words abstract and a short biography) before November 21st, 2021. Proposals should be e-mailed to the colloquium organisers, Mr. Roberto Dagnino (dagnino@unistra.fr) and Ms. Elisa Nistri (elisa_nistri@outlook.it).

A publication of the proceedings is foreseen. Colloquium papers will have the opportunity to be included in the 2013 issue of the journal Deshima. Arts, lettres et cultures des pays du nord (Presses Universitaires de Strasbourg), after passing a peer-reviewing procedure.

 

Works cited.

Anderson, B., Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism. Verso Books, London, 2006 [19831].

Arndt, A. et al. (dir.), Imagologie des Nordens : Kulturelle Konstruktionen von Nördlichkeit in interdisziplinärer Perspektive. Frankfurt am Main, P. Lang, 2004.

Briens, S., « Boréalisme. Le Nord comme espace discursif », in: Etudes Germaniques (2016), 179‑88.

Briens, S., « Boréalisme. Pour un atlas sensible du Nord », in: Etudes Germaniques (2018), 151‑76.

Chartier, D., Bibliographie sur l’imaginaire du Nord : Arctique, hiver, Antarctique. Montréal, Imaginaire/Nord, 2007.

Di Carpegna Falconieri, T., Medioevo militante. La politica di oggi alle prese con barbari e crociati. Einaudi, Turin, 2011.

Greimas, A.J., Courtès, J., Sémiotique: Dictionnaire raisonné de la théorie du langage. Hachette, Paris, 1979.

Hobsbawm, E., The Age of Extremes: The Short Twentieth Century, 1914–1991. Michael Joseph/Vintage, London/New York City, 1994.

Hormuth, D., Schmidt, M. (dir.), Norden und Nördlichkeit - Darstellung vom Eigenen und Fremden. Frankfurt am Main, P. Lang, 2010.

Jensen, L., Wij tegen het water. Een eeuwenoude strijd. Vantilt, Nijmegen, 2018.

Leerssen, J., De bronnen van het vaderland. Vantilt, Nijmegen, 2008.

Mancini, P., Il manifesto politico: per una semiologia del consenso. Edizioni Rai radiotelevisione italiana, Turin, 1980.

Mohnike, Th., Beaufils, Th. (dir.), Qu’est-ce que l’Europe du Nord ? Thematic issue of Deshima n° 10/2016. Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg.

Mohnike, Th., “Narrating the North. Towards a theory of mythemes of social knowledge in cultural circulation”, in: Deshima n° 14/2020, Presses Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, pp. 9-36.

Mosse, G.L., De la Grande Guerre au totalitarisme. La brutalisation des sociétés européennes. Hachette, Paris, 1999.

Saly, P. et al., Nations et Nationalismes en Europe 1848-1914. Armand Colin, Paris, 1996.

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